L’agenda 21 local de la ville de Jarny est issu de la volonté des élus municipaux de mener une politique de valorisation et de protection de l’environnement. Une charte d’écologie urbaine a ainsi été réalisée de 2005 à 2007 avec l’appui d’un bureau d’études. Elle a été reconnue « Agenda 21 local » par le Ministère en charge du développement durable en 2007 pour une période de 3 années, prolongée de 2 ans.
92 actions mises en œuvre en 5 années de labellisation
Le programme visait des actions concrètes avec, entre autres, l’organisation de temps forts et pédagogiques destinés au grand public et aux scolaires et, l’aménagement et la gestion d’espaces verts et naturels :
- réhabilitation d’une friche située à proximité du centre ville en zone humide,
- gestion différenciée de l’ensemble des espaces verts publics de la commune, avec un entretien assuré, sur 17 km de voirie, par traction animale grâce à l’association Orne services qui propose des services mis en place par des personnes en réinsertion professionnelle,
- aménagement de chemins de randonnée.
Lieu fédérateur de ces différentes actions : la Maison de l’environnement
Cette politique municipale de développement durable a abouti à la création en 2010 de la Maison de l’environnement au Domaine de Moncel. Elle accueille 8 associations environnementales du territoire : la Gaule jarnysienne, l’association des chasseurs de Jarny, l’abeille Lorraine, le CETA du Pays-Haut (Centre d’Etudes des Techniques Apicoles), la Ligue de Protection des Oiseaux, C QOA CA ?, l’URCPIE (Union Régionale des Centres Permanents d’Initiatives pour l’Environnement) et Nature’l. Ces associations proposent, dans le cadre d’un programme annuel, des animations à l’attention du grand public et des scolaires.
Ce lieu témoigne des différents types de gestion différenciée mis en œuvre sur le territoire communal. Au Domaine de Moncel quatre types d’espaces verts aux vocations différentes (allant graduellement d’un espace de « prestige » à des espaces de plus en plus naturels) font appel à un fauchage de plus en plus tardif (assuré par l’association Orne services).
Plus récemment, des parcelles tests, destinées à préfigurer de futurs jardins familiaux, ont été aménagées.
Au-delà de son programme d'actions en lui-même, l'Agenda 21 local a imprégné les politiques publiques de la ville. Par exemple, il a donné lui à des retranscriptions au sein du Plan Local d’Urbanisme communal, notamment sous forme de prescriptions portant sur la protection de haies vives.
Les acteurs de l’Agenda 21 local
Le portage politique de l'Agenda 21 est assuré par un élu référent, premier adjoint en charge de l’aménagement du territoire et du développement durable.
La mise en œuvre de l’Agenda 21 a permis la création d’un poste dédié. Responsable de la Maison de l’environnement, il coordonne la mise en œuvre opérationnelle des actions issues du premier programme de l’Agenda 21 et aujourd’hui, la définition du deuxième programme.
Si les actions sont portées par la ville et ses partenaires ; celle-ci a souhaité dès la définition du programme d’actions intégrer les habitants à la démarche d’Agenda 21 pour prendre en compte leurs besoins, leurs idées, etc. en tant que résidents et citoyens et au-delà, pour leur donner des clefs de compréhension et d’action :
- la définition du programme d’actions s’est fait en appui des Comités de quartier, au nombre de 4 et créés en 2002,
- des temps d’animation spécifiques sont proposés aux habitants : des animations grands publics et scolaires, des temps telle que la fête de la nature (qui réuni chaque année entre 3 500 et 4 000 participants) ou encore des « journées environnement » proposées aux Comités de quartier. Exemple d’une journée environnement : visite de la scierie hydraulique de Machet (88) d’où proviennent les composteurs proposés par la ville de Jarny aux habitants,
- la ville a en projet pour 2015, un « éco-appart ». L’objectif est de proposer aux riverains, sur 3 pièces d’un appartement témoin, un lieu d’apprentissage et de sensibilisation aux produits écologiques, de la finition aux gros œuvres.
Dans la phase actuelle de renouvellement du programme d'actions et donc d'obtention d'un nouveau label « Agenda 21 local », les habitants sont associés à travers l'organisation d'ateliers citoyens, ayant réunis en moyenne 15 à 20 personnes.
Transition vers un nouveau programme d’actions
Aujourd'hui, les 65 actions projetées sont validées politiquement, reste à en préciser les contours opérationnels (objectifs attendus, partenaires techniques et financiers, budget et calendrier prévisionnel, etc.).
Parmi elles, la création d’une ressourcerie et l'organisation de rencontres intergénérationnelles sont prévues. Pour ce second programme, le choix de la municipalité est de développer des actions à portée sociale en évoluant vers une approche plus globale du développement durable. Car au-delà des enjeux environnementaux (préservation des espaces et ressources naturels), toujours aussi prégnants, une politique territoriale de développement durable se doit de répondre à des enjeux de cohésion sociale.
Au bilan du premier programme, 92 actions pilotées par la ville ont été mises en œuvre, 8 autres, devant être portées par d'autres acteurs, ne l'ont pas été : un constat qui soulève la question de l'appropriation de la démarche. Une fois ce constat posé, la volonté de l'équipe municipale, affirmée par la formulation d'un second programme d'actions, est de poursuivre sa politique de développement durable, en appui avec ses partenaires et ses habitants. En effet, la conduite au changement induite par ce type de démarche se mène sur un temps long, que cela soit pour les acteurs du territoire ou que cela soit pour les acteurs de la collectivité locale en elle-même.